Salut à toi Cœur sur Pattes !
Il y a quelques mois, le 3 septembre dernier, j’ai fait une petite incartade aux publications du Tour de la Gruyère, en parlant un peu de moi et de mon UTMB, au lieu de parler du Tour de la Gruyère et des événements locaux.
J’avais voulu à ce moment-là te parler d’une autre chose beaucoup plus importante qu’un compte-rendu de course, mais ce n’était pas le moment, pas le bon tempo. Et le texte est parti ainsi, sans sa signification première.
Aujourd’hui, 7 mois plus tard, voici ce que je voulais te dire.
On a parfois des accros dans la vie, des choses qui te tombent dessus sans crier gare, dans un ciel qui te paraissait presque bleu la minute d’avant, et qui s’assombrit brutalement.
Mon ciel, notre ciel, est devenu gris un jour d’août 2024, quelques jours avant ce fameux UTMB, et ces nuages au loin portent le nom tristement connu de cancer.
Cancer qui touche ce que l’on a de plus précieux, son enfant, et qui découle sur toute la fratrie, toute la famille. Et non, comme dirait l’autre, cela n’arrive pas qu’aux autres…
On découvre soudain la futilité de la vie, l’immédiateté et le brusque changement que peut prendre l’existence, à chaque seconde, à chaque moment.
Tu peux en vouloir à la terre entière, te refaire le film, crier, pleurer, mais rapidement tu sais qu’il n’y a qu’une chose à faire : accepter, avancer, mettre l’énergie dans la bonne direction. Croire en cette bonne étoile et rester debout, dans sa tête, dans son corps.
Je ne vais pas m’épancher sur toute l’histoire.
Faire l’UTMB malgré tout, juste avant de débuter la vraie course, beaucoup plus importante, de la vie. Et ce n’est pas ma course, c’est la course de ma fille. Être là, présent, à chaque étape, dans les moments difficiles, et la regarder courageusement affronter ce qu’on ne peut pas imaginer. Être confronter à des idées que l’on ne peut pas imaginer. Subir des traitements qui te rendent malade et t’enfoncent petit à petit.
Mon plus grand exemple maintenant, c’est eux, ces enfants, qui apprennent à vitesse grand V le sens de la vie, qui n’ont pas d’autre choix que de se battre, et qui avancent dans leur épreuve sans pouvoir avoir le loisir de choisir une autre voie que celle de continuer, coûte que coûte à se battre, à croire en sa bonne étoile.
Une épreuve pour eux, leur frère et sœur, leurs parents, leurs proches.
Heureusement dans ces moments-là il y a des mains qui se tendent, qui t’aident. Il y a des associations qui te prennent par la main et t’épaulent. Nous en avons bénéficié et en bénéficions toujours, et aujourd’hui j’aimerais profiter de cette communauté « Tour de la Gruyère » pour aider à rendre un peu de ce que l’on nous a donné, et continuer à faire tourner la roue de la solidarité.
C’est pour cela que cette année j’ai choisi de faire une saison particulière et collecter des fonds au profit de l’Association Romande des Famille d’Enfants atteints de Cancer, l’ARFEC.
Le projet est simple :
3 courses, environ 500km et 35’000m de D+, entre avril et septembre, et un appel au don sous forme de quelques centimes au kilomètre parcouru.
Avril 2025 – CHUV-Moléson – 55km/2’900 D+
Juillet 2025 – Charmey-Zermatt – 142km/9’000m D+
Septembre 2025 – Tor des Géants – 330km/24’000m D+
Je vais courir de toute manière, alors pourquoi ne pas avoir une motivation supplémentaire, en comptant sur toi, ta générosité, et ton don de 1.- ou 10’000.- ! Chaque pas, chaque francs compte 😊
Tu trouveras toutes les informations ici :
https://arfec.tourdelagruyere.com
Je vais débuter mon périple symboliquement par le trajet qu’une équipe incroyable « Le Cœur et les Jambes pour l’ARFEC » avait fait en 2015 et qui se refera une dernière fois en septembre 2025 : le CHUV-Moléson. Pour en savoir plus va voir https://www.lademarche.ch
Cette première étape de 55km se fera également symboliquement la dernière semaine des traitements de ma fille, à mi-avril 2025. C’est un retour à la maison depuis le CHUV, en quelques sortes.
C’est la fin d’une étape importante vers le mieux, et c’est aussi le moment pour moi d’en parler.
Et comme je te disais en septembre :
« Il faut passer par de grandes difficultés pour avoir un énorme sentiment de bien-être dès que le plus dur est derrière nous. L’être humain est ainsi.
Mais la vie est plus difficile que la course. Certains doivent avancer dans la vie et traverser des épreuves bien plus grandes que d’avancer d’un ravito à l’autre. Certains doivent puiser autrement plus profond et plus longtemps pour passer des moments critiques de leur vie. S’en sortir. Dans la maladie, dans la détresse, il faut toujours voir devant. Toujours. Ne rien lâcher. Jamais ! Et à la fin il y aura aussi une délivrance, un énorme sentiment de bien-être ».
A la fin, un énorme sentiment de bien-être. C’est ce que j’espère, pour ma fille, pour mes enfants, ma famille et pour chacun de ceux qui passent un moment difficile dans leur vie.
Merci d’avance à vous, à votre générosité et votre soutien dans mon projet !
Fred (A.D)
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